J2 Chut dans la salle

Petite suite d’hier : la projection de « Gatsby » de Lhurmann. Je ne m’étalerai pas dessus car ça n’en vaut pas la peine. Attente longue sous la pluie, j’entre trempée. Film long, sans respiration, avec 3D inutile, des acteurs très moyens. J’ai vu mieux, vraiment.

Onze heures

Premier jour de travail intensif. La tente de la CST reçoit aujourd’hui son partenaire Sony, qui vient présenter ses nouvelles caméras 4K et 8K –si si, ça existe ! Avec mon cher caméraman américain, Ori –si si, ça aussi ça existe… -, nous mettons en place nos idées de prises de vue. La météo, c’est pas mon ami, il ment toujours. Bon, aujourd’hui heureusement, c’était dans le bon sens. Car il a fait beau. Tout du moins, le soleil était présent une bonne partie de la journée, ce qui nous a permis de faire de très beaux plans (visible sur http://cst-cannes.info). En tout cas, il y a du monde. Mais les gens qui viennent à la présentation de Sony sont rarement de vrais intéressés. Et cela s’est vu lorsque le chargé de Sony présent au stand a été invité à ouvrir le bar : c’est la débandade dans les gorges ! Une femme s’est même pris le câble de mon casque dans son parapluie et m’a quasiment demandé de m’excuser. À croire que certains petits vieux –car ce sont surtout eux- ne mangent pas à leur faim. Et si j’ai parlé de casque, c’est parce que de caméraman je suis passée à ingénieur du son. Bon encore, j’avais juste à écouter dans le casque en tendant mon micro vers le discours de Glenn. Ensuite, petit interview du chargé de Sony et hop !, il est l’heure de manger. Il est quatorze heures.

Seize heures

Après le tournage vient naturellement le montage. Ayant pris mes marques hier, j’ai facilement tout retrouvé aujourd’hui. Je me suis mise intuitivement à me créer un petit plan de montage et je me suis amusée une bonne partie de l’après-midi. La pluie est finalement revenue, la vilaine. Choisir les passages du discours sur le 4K est compliqué lorsqu’on ne sait pas ce qui peut plaire aux partenaires. Montage terminé en fin de journée. Je cherche une musique sur Jamendo lorsque ma chargée de stage m’appelle en urgence. Et quelle urgence ! Ne voulant pas aller au film de ce soir, « Jeune et Jolie » de François Ozon, elle voulait une remplaçante. J’avais trente minutes pour me préparer : défi relevé ! Mon accompagnateur est chargé de vérifier que la projection se passe sans soucis, voici la raison pour laquelle il avait des places. Et c’est d’une manière assez particulière que je suis arrivée dans la salle. Déjà, arrivée par l’Entrée des Artistes –autant avoir la classe jusqu’au bout- puis passage aux travers des petits couloirs du Palais, dont le couloir de la mort. Enfin, nous sommes dans la salle. Sur l’écran, on voit l’équipe du film en train de s’asseoir sur sa rangée. Rangée qui est à dix mètres de moi. Puis survint à mes côtés le fameux Thierry Frémaux, président du Festival de Cannes. Je suis tout en émoi ! Les lumières s’éteignent, le film commence… Chut dans la salle, Ozon nous raconte une histoire.

Dans la salle, première de "Jeune et Jolie" de François Ozon